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François


Il a une moitié de crâne délicatement cabossé, des cheveux noirs bouclés et striés de fils blancs, un air de juif du marais et un air perdu. Il portait quand je le vis la deuxième fois un ensemble de sacs plastiques contenant me dit il un cadeau commun pour un ami, et un sac en cuir ocre de forme étrange contenant me dit il des journaux. Il avait un parapluie noir car il pleuvait, et maudissait souvent le mauvais temps. Quand je lui posais des questions sur ses livres, il répondait d'un air vague en se perdant à la moitié de ses phrases. La plupart du temps, il commençait par un "moi, je" ou bien "dans mon dernier livre". Il m'a dit qu'il passait ses nuits à écrire et ses journées à dormir, et ses soirées en mondanités. Il avait un teint pâle et quelques rides obliques se plissaient un peu sous ses yeux. Il inventait de livres aux titres trop longs où il parlait d'autres écrivains, et qu'il faisait éditer sur du beau papier à couverture gravée.


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